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L'expert de CANADEM au Soudan du Sud

De mai à août 2014, l’expert de CANADEM Jan Gerrit Brouwer était déployé au Soudan du Sud avec l’UNICEF en tant que spécialiste de la protection de l’enfance en situation d’urgence grâce à un financement du MAÉCI. Durant son déploiement, Jan a saisi son expérience à travers le photo-reportage présenté ci-dessous.

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Vous trouverez ci-dessous son histoire de la coordination de la protection en situation d’urgence, et en particulier dans le contexte de la surveillance de la protection durant les distributions alimentaires.

À une heure de vol au nord de Juba, au Soudan du Sud. La vue : à l’est, un panorama de la ville de Mingkaman qui est devenue à toutes fins pratiques un camp géant pour les personnes déplacées. Le fleuve Nil est en arrière-plan, coulant vers le nord, de la droite à la gauche. La plupart des personnes déplacées sont originaires de la ville de Bor, invisible sur la rive lointaine. Quand le conflit armé a commencé en décembre dernier, il a causé un déplacement massif de civils fuyant la violence. Avec aucun autre endroit où aller, des milliers (et des milliers) de gens ont traversé le fleuve en urgence en pateaugeant, en nageant ou en utilisant des petits radeaux et embarcations, dans le but d’atteindre la sécurité de l’autre côté. Les nombreux points blancs sont des refuges d’urgence (des tentes) fournis par les organisations humanitaires répondant à la crise.

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Arrivée à l’aérodrome de Mingkaman. Le programme alimentaire mondial (PAM) est l’agence de l’ONU spécialisée dans la logistique nécessaire à l’approvisionnement, le transport, la livraison et la distribution de nourriture dans les crises humanitaires. En plus du transport de nourriture et d’autres articles, le PAM fourni le transport pour les employés de l’ONU et des ONG vers les zones qui ne sont pas normalement desservies par les services d’aviation. Ici, mon collègue Peter de l’UNICEF m’attend à l’arrivée et nous allons prendre la route pour rejoindre le « sanctuaire humanitaire » du camp de déplacés de Mingkaman pour que je dépose mes effets et ensuite commencer immédiatement la mission de cette semaine pour appuyer les équipes locales dans la protection des enfants en situation d’urgence.

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Réunion du Groupe de protection dans le sanctuaire humanitaire du camp de déplacés de Mingkaman, mi-juin 2014. Voici un peu ou beaucoup de ce que les humanitaires font, selon leur description de tâches. Avec des milliers de personnes réfugiées sous des tentes, il y a non seulement des préoccupations journalières concernant la réponse à leurs besoins de base en nourriture et en eau,  mais aussi des préoccupations concernant la protection des plus vulnérables, appelées « personnes avec des besoins spéciaux ». Par exemple, les familles dirigées par une femme ou par un enfant (oui, ça existe), les personnes âgées, les personnes malades, les personnes souffrant d’invalidité, et les enfants non accompagnés ou séparés. Une réponse et une assistance spécialisées sont essentielles. Un ‘groupe’ dans le sens humanitaire équivaut à un regroupement d’acteurs qui ont des mandats similaires dans des domaines d’urgence tels que la santé, l’eau et l’assainissement, la sécurité alimentaire, la nutrition, la protection, l’éducation dans les situation d’urgence et autres domaines. Le but d’un système de groupes est de faciliter la coordination entre les acteurs et les organisations pour améliorer la réponse et, ultimement, la sécurité et le bien-être des communautés affectées par la crise.

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Dans la plupart des camps de réfugiés et de personnes déplacées, il y a des organisations spécialisées dans l’approvisionnement en eau, en l’hygiène et en assainissement (« WASH »). En ce qui concerne l’assainissement, les toilettes sont des latrines. Plusieurs organisations travaillent ardument à la construction d’un nombre suffisant de latrines, mais le ratio en 2014 est de centaines de personnes par latrine. Présentement, cette situation ne respecte pas les normes. Pas seulement du point de vue de la santé et de la dignité, mais aussi pour des questions de protection sociale : un nombre suffisant de latrines est un des moyens de réduire la violence basée sur le genre. Pensez aux personnes spécialement vulnérables comme les femmes et les adolescentes qui sont, en l’absence de latrines, forcées de s’aventurer dans la forêt et s’exposent ainsi à des risques accrus de violence. Ceci n’est qu’un des exemples qui démontrent l’approche essentielle de la coordination entre les différents secteurs humanitaires pour assurer la sécurité et le bien-être des communautés affectées par la crise.

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Un panorama vers l’est du camp de déplacés de Mingkaman. La photo illustre une vue aérienne du centre de distribution de nourriture. Dans ce contexte, les femmes sont généralement celles qui s’occupent de l’approvisionnement en nourriture et de la préparation des repas quotidiens pour la famillle. Cela veut dire que les hommes n’aident généralement pas à faire la file, ou à transporter les rations alimentaires à la tente, ni à la collecte du bois de chauffage ou à la préparation des repas. Pour une mère en santé, ceci présente déjà beaucoup de défis. Certains ont peut-être un accès plus limité que d’autres à la nourriture disponible et seront alors considérés comme vulnérables durant les distributions alimentaires. Par exemple, les familles dirigées par des femmes ou des enfants, les personnes âgées, les personnes malades et les autres personnes avec des besoins spéciaux. La coordination entre les partenaires humanitaires cherche à assurer la distribution équitable de nourriture et contribue ainsi à la protection en général.

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Quand une famille arrive au camp de déplacés de Mingkaman, elle est enregistrée par l’Organisation internationale pour la migration (OIM). Les formulaires papiers sont téléchargés vers une base de données digitale. La famille reçoit une tente et une carte de rationnement. Une carte par famille. La carte est délivrée à la mère de famille et la taille de la famille est enregistrée. Dans ce contexte, les distributions de nourriture prennent place sur 10 à 15 jours chaque mois. Elles peuvent durer plus de 15 jours lorsque les pluies les interromptent. Pendant la disctribution mensuelle pour 100,000 personnes ou plus qui dépendent de ces rations à Mingkaman, cela représente une distribution journalière de rations pour quelque 10,000 personnes, toutes distribuées à partir du centre.

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